La préparation à la mort dans la philosophie juive
Dans l’idéologie juive, le décès d’une personne ne marque pas seulement une fin de vie. Il représente le passage dans un autre monde où l’âme du disparu expérimente l’éternité. Pour accompagner le défunt dans ce voyage, ses proches doivent suivre certains rites définis dans la Torah. L’association Vetaher vous explique comment le judaïsme vous prépare à la mort.
Préparation à la mort : respectez le « Chesed Shel Emet »
La véritable bonté ou « Chesed Shel Emet » en hébreu est un commandement juif qui apparaît plus de 190 fois dans la Torah. Cette mitsva invite les vivants à être bienveillants et compatissants envers les malades, les personnes mourantes et les défunts. Comme la Tzedakah, le Chesed fait référence aux actions caritatives à l’endroit des plus démunis, mais il englobe également le soutien moral et spirituel. La spécificité de ce concept est qu’il vous encourage à être généreux envers ceux qui ne peuvent pas rembourser votre bonté ou reconnaître vos dons. Le judaïsme conçoit que cette philanthropie est une préparation à la mort. Les actes altruistes accompagnent la personne dans l’au-delà et constituent des mérites spirituels pour le salut de son âme.
Cultivez l’attachement à Dieu pendant votre vie
La dévotion à Dieu (Devekut en hébreu) est un concept important dans la tradition juive et sa manifestation diffère selon chaque croyant. Le mouvement hassidique soutient que la proximité avec l’être suprême permet à l’homme d’affronter la mort avec sérénité et acceptation. Elle peut se traduire par les méditations, les prières et l’étude de la Torah avec un rabbin.
Ces pratiques vous aident à mieux comprendre les enseignements de la loi juive (Halakha) et la manière dont ils impactent votre fin de vie. Vous devez par ailleurs manifester les attributs de Dieu dans votre quotidien afin de témoigner de votre attachement à lui. Faites donc preuve de miséricorde à l’image de YHWH et adorez-le avec hitlahavut (ferveur) autant que vous le pouvez pour préparer votre voyage dans le monde spirituel.
L’accompagnement des proches pour faciliter le passage dans l’au-delà
Dans la philosophie juive, la préparation à la mort prend en compte l’accompagnement des familles éplorées et la période de deuil. La tradition prévoit plusieurs rituels que les proches du défunt doivent exécuter avant, pendant et après les funérailles. Ces pratiques judaïques excluent toute possibilité d’euthanasie, car la séparation entre l’esprit et le corps doit se faire selon la volonté de Dieu. Laissez donc la personne mourir paisiblement, entourée de ses parents si elle le souhaite. Après le décès, le fils aîné ou un membre de la confrérie Hévra Kadicha lui ferme la bouche et les yeux. Il laisse ses mains bien ouvertes et couvre son visage avec un linge blanc.
La famille éplorée doit ensuite contacter un service de pompes funèbres juives pour l’organisation des funérailles dans un bref délai. En sa qualité de maître de cérémonie, le rabbin dirige toutes les étapes des obsèques. Cela prend en compte le bain de purification Tahara exécuté par la Sainte Société, la mise en bière du corps, la veillée et l’enterrement. Considérez la volonté du défunt pour ces rites, mais sachez que la Halakha interdit la crémation, qui constitue un manque de respect à la dépouille. L’association Vetaher met les ressources nécessaires à votre disposition pour l’organisation des funérailles juives en France.
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